Breaking news ! l’appel d’offres (AO) ne se résume pas à “demander un prix à deux fournisseurs”.
C’est une démarche structurée qui sécurise la qualité des produits, la performance économique, tout en garantissant une mise en concurrence équitable.
Sans entrer dans une “recette » clé en main, voici les grandes étapes d’une méthodologie d’AO achats alimentaires efficace — celle qui permet aux franchiseurs et réseaux d’obtenir des résultats durables.
1. Clarifier les objectifs et le périmètre
Avant tout lancement, un AO réussi commence par un cadrage, ce que nous appelons chez Up’timise « Le brief d’AO ».
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Objectifs prioritaires : baisse des coûts, amélioration qualité, sécurisation des approvisionnements, simplification logistique, engagement RSE…
Chaque appel d’offres cherche à répondre à tous ses objectifs, mais pas forcément dans cet ordre d’importance, chaque objectif pèse plus ou moins lourd dans ce qui va définir les critères de sélection. Il est donc primordial avant même de préparer le cahier des charges d’être au clair sur les objectifs reels. -
Périmètre concerné : familles d’achats (produits frais, surgelés, épicerie, boissons…), zones géographiques, volumes estimés, points de vente inclus/exclus.
Ne lancez pas un AO avec la moitié des infos, structurez votre demande pour éviter de passer trop de temps à comparer l’incomparable. -
Contraintes réseau : standards de marque, fiches recettes, équipements en place, contraintes de stockage, saisonnalité.
Prenez en compte tous les paramètres de votre réseau.
👉 Cette étape évite l’écueil classique : lancer une consultation “trop large”, impossible à analyser ou à contractualiser proprement.
2. Construire un cahier des charges
Le cahier des charges c’est la colonne vertébrale de l’AO. Il doit être assez précis pour comparer, sans être inutilement “barbare”.
On y retrouve généralement :
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Exigences produits : spécifications techniques, formats, grammages, tolérances, DLC/DDM, origine, labels, critères organoleptiques attendus.
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Exigences logistiques : fréquence de livraison, conditions de transport, minimums de commande, gestion des retours, taux de service.
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Exigences qualité & sécurité : traçabilité, audits, certifications, plan de maîtrise sanitaire, gestion allergènes.
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Attentes RSE (si pertinentes) : emballages, filières, empreinte carbone, anti-gaspillage.
✅ Un bon cahier des charges doit permettre une lecture rapide par les fournisseurs et une analyse structurée côté acheteur.
3. Sourcer les fournisseurs et préparer la consultation
La mise en concurrence dépend de la qualité du sourcing.
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Cartographier le marché : acteurs nationaux, régionaux, spécialistes, alternatives innovantes.
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Qualifier les candidats : capacités industrielles, couverture logistique, solidité financière, références en restauration.
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Préparer les documents AO : règles de consultation, calendrier, format de réponse, grille d’évaluation.
🎯 Objectif : inviter les bons fournisseurs (pas forcément les plus nombreux), capables de répondre au besoin réel.
Cette étape est souvent oubliée complètement ! Soit les AO sont adressés toujours aux deux mêmes fournisseurs parce qu’ils sont connus, soit l’AO est envoyé à des fournisseurs qui n’ont pas qualifié le besoin du client et qui ne sont pas du tout dans le bon spectre.
Les règles de consultation, le clausier, les clauses particulières, peu importe comment vous les appelez, c’est un document à annexer impérativement sans lequel tous les fournisseurs vont répondre à leur façon et il n’y a rien de pire pour vous faire perdre énormément de temps à l’analyse !
4. Dépouiller et analyser les offres
L’analyse doit dépasser le prix facial.
On évalue en général :
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Le coût complet : prix d’achat + logistique + conditions de reprise + impact sur la recette (rendement, pertes, standardisation).
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La qualité intrinsèque : conformité au cahier des charges, stabilité dans le temps …
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Le service : taux de service, flexibilité, gestion des imprévus, support réseau.
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La valeur apportée : innovations, accompagnement culinaire, outils digitaux, reporting.
📌 Une grille multicritères bien construite permet de comparer objectivement des offres parfois très différentes.
On se base sur ce que l’on a défini au brief en étape 1 : quels sont nos objectifs principaux dans cet AO !
Et c’est là qu’il faut aimer Excel et s’aider des outils d’IA désormais qui peuvent aider à l’analyse des datas !
5. Négocier et sécuriser les gains
La négociation ne porte pas uniquement sur le prix.
Elle vise aussi à sécuriser la relation dans la durée, on va y aborder :
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structure tarifaire, conditions de révision
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performances logistiques attendues et pénalités associées
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engagements qualité, contrôles, audits
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conditions de sortie / réversibilité
6. Valider les produits par l’échantillonnage
En restauration, la validation terrain est indispensable.
L’échantillonnage permet de confirmer que l’offre est réellement compatible avec l’expérience client.
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tests culinaires sur recettes clés
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dégustations comparatives
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retours équipes opérationnelles
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ajustements éventuels des spécifications
✅ C’est l’étape qui transforme une “bonne offre sur Excel” en bon choix opérationnel.
Et, en bonnes épicuriennes que nous sommes, nous adorons participer à ces tests avec nos clients ☺️
7. Contractualiser avec méthode
Une contractualisation professionnelle formalise :
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le périmètre exact (réseau, zones, familles, volumes)
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les prix et leurs mécanismes d’évolution
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les niveaux de service et indicateurs de suivi
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les obligations qualité / conformité
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les conditions de déploiement
📍 Un contrat clair réduit les écarts d’interprétation… et protège autant le réseau que le fournisseur.
Beaucoup trop de partenariats ne sont pas encadrés par un contrat, nous ne sommes pas juristes mais c’est un mode de fonctionnement risqué.
Le contrat doit être synallagmatique donc une trame préparée conjointement, tout le monde sait qu’un contrat est plus favorable à celui qui l’a rédigé, la mutualisation des trames client et fournisseur donne un équilibre à cette formalisation, et c’est comme cela que nous procédons chez Up’timise pour nos clients.
8. Déployer et piloter après signature
C’est souvent l’étape la plus sous-estimée, alors qu’elle conditionne le ROI.
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plan de déploiement par vague ou par zone
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communication réseau (argumentaires, kits franchisés)
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accompagnement des points de vente
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suivi de performance : prix, taux de service, qualité perçue, adhésion terrain
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points réguliers fournisseur + plan d’amélioration continue
🔁 Un AO n’est pas un “one-shot” : le pilotage post-signature fait partie intégrante de la démarche.
En résumé :
Un appel d’offres achats alimentaires bien mené repose sur une méthode structurée, qui équilibre exigence technique et réalité opérationnelle.
Du cahier des charges au déploiement, chaque étape sécurise la performance et la qualité… à condition d’être abordée dans le bon ordre, avec les bons outils.
Si vous souhaitez un accompagnement adapté à votre réseau , Up’timise intervient à chaque étape pour garantir un AO efficace, sécurisé et réellement déployable
Vous avez un projet d’appel d’offres ou une renégociation fournisseur ?
Nous échangeons volontiers sur votre besoin et vos enjeux réseau –> contactez nous ici.


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